Manga

Camelot Garden


Sommaire

Introduction et guide

Séries longuesSéries courtes
  1. Alice in Murderland 架刑のアリス  8. Boy's Next Door 少年残像
  2. Angel Sanctuary 天使禁猟区  9. Camelot Garden キャメロット・ガーデン
        • OAV10. Contes Cruels, Les 残酷な童話たち
        • Sidetalk11. Gravel Kingdom 砂礫王国
        • Tokyo Chronos 東京クロノス12. Kaine 戒音
  3. Comte Cain / God Child 伯爵カインシリーズ13. Neji 螺子
  4. Devil's Lost Soul 異域之鬼14. Parfum, Le 0の奏香師
  5. Fairy Cube 妖精標本(フェアリー キューブ)15. Psycho Knocker サイコノッカー
  6. Beauty and the Beast of Paradise Lost 落園の美女と野獣16. Vampire Host 夜型愛人専門店-ブラッドハウンド
  7. Ludwig Revolution / Fantasy ルードヴィッヒ革命        • Série TV
  8. The Royal Doll Orchestra 人形宮廷楽団17. One-shots : Anciens / Parasite
        • Sidetalk 

Voir aussi

   1. Couvertures : les couvertures à travers le monde
   2. Dojinshi 同人誌 : ses oeuvres amateur
   3. Inspirations
   4. Meine Liebe マイネリーベ : otome game et série dont elle est le character designer
   5. Artbook : contenu et galeries
   6. Shugo Tenshi Uranai Zukan 守護天使占い図鑑 : livre sur les anges qu'elle a illustré



Camelot Garden ♦ キャメロット・ガーデン

Camelot Garden
1re impression : 19 août 2010
Prépublication : 26 février 2008
Editeur : Hakusensha
Volume : dans NKG vol.5
ISBN : 9784592186656

Camelot Garden
1re impression : 9 mars 2011
Editeur : Tonkam
Volume : dans RDO vol.5
EAN : 9782759506255

Il aura fallu attendre 2 ans et demi pour voir ce oneshot publié en recueil au Japon. Après avoir été prépublié en un seul long chapitre de 92 pages en février 2008 dans le Betsuhana n°4, il est enfin publié proprement en août 2010 à la fin de la série sans aucun rapport The Royal Doll Orchestra. Disponible en France depuis mars 2011.
Ce oneshot a été publié une seconde fois dans le magazine uniquement numérique Hana to Yume Ai n°49, en novembre 2022.

Synopsis

L'histoire se passe dans un pensionnat pour garçons, où des règles strictes régissent la vie des élèves. Les garçons ont entre 13 et 18 ans et sont une bonne cinquantaine à vivre ensemble coupés du reste du monde. "Camelot Garden" ressemble d'ailleurs à une prison. Ryû, le héros, débarque sans savoir comment dans cette bâtisse et tentera de comprendre ce qui se passe ainsi que de comprendre pourquoi il est attiré par Claribel, notre second héros.

Avec ce titre, Kaori Yuki reste très fidèle à son style et à sa manière de tisser la trame de ses histoires, en nous réservant des révélations étranges et inattendues, tout en distillant une bonne dose de sang. La psychologie des relations interpersonnelles est assez simple mais bien amenée, c'est un plaisir de la découvrir au fil des pages. Pour son scénario, l'auteur s'appuie fortement sur un poème reprenant la légende arthurienne de la Dame de Shalott (Elaine d'Astolat) en renforçant le drame humain présent dans la légende.

Mon avis

Avec une histoire très bien contée et malgré sa densité, je considère ce one-shot comme l'un des meilleurs de l'auteur. Je regrette seulement la relative simplicité graphique, où il n'y a pas le raffinement habituel au niveau des décors et les vêtements. Kaori Yuki explique que c'est volontaire, elle a voulu dessiner un univers contemporain de béton, qui est entre autre un matériau permettant des constructions qui la fascinent, avoue-t-elle dans son blog. On retrouve néanmoins sa "signature" dans le personnage phare de l'éternel joker, et un peu aussi dans la beauté androgyne de Claribel.

Même si cette histoire est parfois considérée comme un shônen ai, pour ma part j'ai du mal à la voir comme tel, à cause de la nature de Claribel (le blondinet) et du type particulier de relation qui existe entre lui et les autres garçons et avec Ryû.



1. Editions japonaise et française


L'histoire apparaît à la fin du volume 5 de The Royal Doll Orchestra. Elle est totalement indépendante.


Guignol Kyûtei Gakudan 5
200 pages
19 août 2010
Editeur : Hakusensha
ISBN : 9784592186656
Prix : 420 ¥

The Royal Doll Orchestra 5
224 pages
9 mars 2011
Editeur : Tonkam
EAN : 9782759506255
Prix : TK1


→ Voir la postface et la galerie.



2. Résumé [Betsuhana 2008 n°4] - 92 pages

Sur fond d'extraits du poème The Lady of Shalott contant la triste vie de la Dame de Shalott (elle ne peut regarder le pays de Camelot que dans un miroir sous peine d'être victime de malédiction), Ryû se retrouve "propulsé" lorsqu'un miroir se brise, comme dans un rêve, dans un monde qu'il ne connaît pas et ne comprend pas. Après avoir ouvert les yeux devant une jeune fille, il croit reconnaître une amie d'enfance nommée Claribel et se jette sur elle lorsqu'elle tente de s'ouvrir les veines. C'est en se retrouvant tout près d'elle qu'il se rend compte qu'il s'agit d'un garçon portant le même prénom. La méprise énerve Claribel qui lui somme de déguerpir de son "fief", l'infirmerie. Claribel est en effet la seule personne capable de soigner au pensionnat et déteste recevoir des personnes non sollicitées. Gideon, dont le rôle est entre autre de le protéger, arrive et fait sortir Ryû de la pièce avec lui. Pour une raison inconnue, le nom de "Ryû" résonnera longtemps dans la tête de Claribel et de Gideon.

Il lui explique les règles du lieu et l'emmème dans la zone réservée à son "deck" (suite). Il présente "Camelot Garden" comme l'école des "prisonniers du temps". La règle absolue est de ne pas voir le visage de Lord Adonai, son portrait est accroché un peu partout dans Camelot mais un rideau cache systématiquement le haut de son visage. Ses habitants y sont divisés en 4 decks : les cœurs qui représentent le clergé et l'éducation, les carreaux qui gèrent les finances, les trèfles spécialisés dans les affaires, et enfin les piques qui sont chargés de faire régner l'ordre et de protéger Claribel. Au sein d'un deck règne une hiérarchie stricte :

  • Les numéros 2 à 10 sont au plus bas de l'échelle, ce sont de simples élèves obéissants.
  • L'as est le chef de cette petite troupe et doit répondre d'eux.
  • Viennent ensuite le valet et la dame respectivement garde et ministre du roi.
  • Enfin, le roi est le chef de son deck (Gideon est le roi de piques).
    Le roi de cœur (Bartholomey) est au-dessus des autres rois et préside tous les "shuffles" (réunions : cérémonies, procès, prières, enterrements). Seules les têtes ont l'honneur de se faire appeler par leur prénom, les autres garçons sont appelés par leur numéro.
  • Claribel est une carte à part, la "carte vierge", il n'est pas concerné par cette hiérarchie stricte si ce n'est qu'il doit privilégier les têtes lors des soins.
  • Il existe également un "joker", carte mystérieuse qui apparaît d'elle-même pour tuer ceux qui s'approchent de Claribel...

Ryû se trouve être le nouveau "numéro 6", remplaçant de l'ancien 6 de pique récemment assassiné par le joker. Ryû ne se souvient de rien mais sait obstinément que sa mission est de sauver Claribel. Son acharnement à le répéter énerve et inquiète tout le monde au fur et à mesure qu'il enquête sur cet étrange pensionnat et ses étranges règles. Ainsi il découvre qu'il n'y a pas de réfectoire, qu'on ne peut pas fuir Camelot, que lorsqu'on tombe dans un trou ou saute par la fenêtre on ne meurt pas mais réapparaît quelque temps après à Camelot en ayant perdu la mémoire, qu'il est le seul à pouvoir toucher un tableau de Lord Adonai sans s'attirer ses foudres (bien que ce ne soit sans doute qu'une croyance des élèves éduqués dans la terreur) et va jusqu'à ouvrir le cercueil de l'ancien n°6 pour vérifier qu'il est bien mort... Pour découvrir ce qu'il craignait; il ne l'est pas, un pantin remplace son cadavre. Peu après le joker surgit pour tuer un patient de Claribel qui sous couvert de maladie était en fait venu l'assassiner. Ryû profite de son apparition pour l'attraper et retirer son masque.

[PETIT SPOILER] L'identité du joker est percée à jour : il s'agit de l'ancien n°6, qui avait lui-même mis en scène sa propre mort. Découvert, n°6 explique alors qu'il possède un pouvoir spécial, il est capable de lire dans la pensée des autres et de communiquer dans leur esprit. Il est en fait le seul à partager un pouvoir similaire à celui de Claribel, qui est capable d'attirer les autres dans ses rêves. Et de fait ils sont les seuls à savoir que toutes les personnes présentes dans le "Camelot Garden" sont déjà mortes (mis à par Ryû qui bizarrement ne possède pas cette aura de mort), même si Claribel ne veut pas l'admettre et le refoule. N°6 est le seul à pouvoir vraiment tuer et Claribel le seul à pouvoir guérir (soi-même et les autres car leurs blessures ne se referment pas toutes seules). Mais lorsque N°6 blesse pour tuer, Claribel ne peut rien soigner, la blessure est mortelle. Dans sa frénésie de vouloir ouvrir les yeux à Claribel et de prouver ses dires, il blesse tous les garçons présents dans la salle de réunion. Ryû s'interpose et bien qu'il comprenne la volonté de n°6, il rétorque que ce n'est pas la bonne manière d'aider Claribel à fuir cette école-prison. Au moment où il abat sa faux, Gideon se glisse entre eux pour prendre le coup et protéger Ryû.

Souffrant, il demande alors pardon à sa "sœur" Claribel pour "l'accident" qui lui avait fait perdre son œil gauche et qui avait eu de plus graves conséquences sur sa sœur... Il se jette ensuite dans le trou de la grande salle avec n°6 en laissant soin à Ryû de mener à bien sa mission de sauvetage. Pris de panique par la situation lugubre avec les garçons agonisants réclamant des soins et les révélations de Gideon et n°6, Claribel suit enfin Ryû pour fuir Camelot et retourner ensemble dans le monde réel. Ils grimpent enlacés vers un tableau de Lord Adonai et il en découvre le visage. A ce moment une sorte de magie s'opère... Chacun se souvient de son propre passé et hurle au désespoir, ne voulant pas se souvenir.

[SPOILER] Ryû et Claribel se souviennent également de tout. Lord Adonai n'est autre que le très renommé docteur Xaphan, également le père de Claribel sa fille aînée et de Gideon. Ils avaient emménagés dans le manoir voisin de chez Ryû. Claribel se souvient qu'à la suite d'un accident son frère avait perdu un œil et qu'elle était tombée dans le coma. Son père avait profité de cet état pour traiter sa fille bien-aimée, qui était atteinte d'une maladie incurable. Afin de ralentir sa croissance qui aurait accéléré le développement mortel de la maladie, il lui "retira" ses hormones femelles (œstrogènes) pour prolonger sa vie, ce qui eut pour effet secondaire d'effacer sa féminité. Il l'a ensuite emmenée dans un abri souterrain où il avait installé une capsule pour l'y maintenir en vie jusqu'au jour où les progrès de la médecine pourraient la guérir.
Ryû se souvient aussi de l'affaire... Pour qu'elle ne reste pas seule, Xaphan créa un véritable culte autour de Claribel et "recruta" 51 adorateurs entre 13 et 18 ans, qui auraient ensuite accepté d'être encapsulés vivants autour d'elle, tels des chevaliers de la table ronde gardant leur princesse (le 52e étant Gideon qu'il avait également utilisé, pour le punir de l'accident). Cette affaire de disparitions avait été surnommée "l'affaire de Hamelin". Xaphan s'était suicidé avant que les policiers aient pu l'interroger sur l'emplacement des corps. C'est seulement lors d'investigations après l'impact de la bombe atomique de la dernière guerre qu'une équipe a découvert l'abri. Ryû, devenu jeune médecin, s'est alors porté volontaire pour examiner les corps enfermés. Mais en s'approchant des capsules il tomba dans un piège et s'évanouit.

C'est cet état inconscient qui lui a permis de revoir encore une fois Claribel, happé comme autrefois dans son rêve. Ryû a tenu l'ancienne promesse qu'il avait faite dans le rêve de Claribel la veille de son départ pour l'abri : celle de revenir la chercher un jour, après être devenu médecin pour pouvoir la soigner. Lorsque Claribel se souvient enfin de tout, elle est ravie de le revoir et accepte de sortir de son monde imaginaire, intemporel et enfantin, le "Camelot Garden", même si elle sait pertinemment que cela signifie sa propre fin ainsi que celle de ses "chevaliers".

Epilogue - Telle la Dame de Shalott, elle abandonne ses illusions pour embrasser le monde réel et celui qu'elle aime, tout en sachant que sa malédiction la rattrapera inexorablement... Revenu à lui, Ryû constate alors que la plupart des garçons sont morts car l'électricité était interrompue presque partout. En s'approchant de la capsule de Claribel, il la rencontre enfin pour de vrai (dans son enfance il ne l'avait vue que de loin de chez lui ou en rêve) mais également... sans vie.



3. Références

Attention, spoilers !

• The Lady of Shalott

Kaori Yuki sensei fait un parallèle entre le poème The Lady of Shalott et son histoire Camelot Garden, comme elle l'a parfois fait pour Comte Cain avec des comptines. The Lady of Shalott est un texte issu de la littérature victorienne anglaise sur un thème arthurien, à la mode à l'époque. Le baron anglais Alfred Tennyson en est l'auteur et a écrit une première version en 1833 avant de retoucher le sens de certains passages et d'améliorer sa versification en 1842.

Pour résumer, la très belle Dame de Shalott vivait recluse dans son château sur l'île de Shalott à tisser des tapisseries, séparée du pays de Camelot par une rivière. Elle contemplait le pays au travers de son miroir, et particulièrement Lancelot dont elle était tombée amoureuse. Un jour elle ne supporta plus de n'apercevoir que des ombres et sortit pour rencontrer réellement celui qu'elle aimait. C'est alors que son miroir se brisa et que sa funeste malédiction la rattrapa. Elle monta dans une barque pour s'approcher de Camelot mais la mort l'y attendait, et c'est sa pâle dépouille gisant dans la barque en dérive que Lancelot verra lorsqu'elle arrivera enfin près du château.

  • Vous pouvez trouver le poème en entier ainsi qu'une traduction sur cette page.
  • Et ici le dessin de la Dame de Shalott par Kaori Yuki.


• L'anémone

L'anémone est la fleur symbolisant Claribel. C'est cette fleur qu'elle offre à Ryû dans un de ses rêves. Dans "Camelot Garden" également, elle donne une anémone aux garçons qu'elle aime bien pour leur signifier qu'elle ferait n'importe quoi pour eux. En me penchant sur le langage des fleurs, j'ai lu que l'anémone peut porter les significations suivantes :
• L'anémone symbolise d'abord l'éphémère.
• C'est une fleur solitaire dont la couleur vive attire le regard.
• Fleur de sang éclose par le vent qu'il peut emporter (ses pétales s'ouvrent avec le vent, d'où la racine grecque "anemo"), cette fleur montre la richesse et la prodigalité de la vie en même temps que sa précarité.
• Elle évoque un amour soumis aux fluctuation des passions et aux caprices des vents.
• Elle est tantôt le symbole de l'âme réceptive à la vie spirituelle, tantôt la représentation du corps dont la beauté est éphémère.
• Dans les tatouages, elle signifie la mort.

L'anémone peut ainsi traduire la solitude de Claribel, retranchée du monde à cause de la maladie, et la fragilité de la vie, de la sienne, l'éphémérité de son existence, à cause de l'incurabilité de son mal.


• Les noms

Claribel est peut-être emprunté au poème éponyme d'Alfred Tennyson écrit en 1830 (Claribel: A Melody), où il décrit sur un ton mélancolique le lieu où repose le corps de Claribel, couché sous une pierre moussue, et la nature printanière environnante. Vous pouvez lire ici le poème en anglais.
Claribel possède de très longs cheveux ondulants, qui rappellent ceux de la Dame de Shalott telle que représentée par le peintre William Holman Hunt (voir le tableau ci-dessus).

Le nom Adonai porté par l'homme du portrait est en fait l'un des noms utilisés pour désigner Dieu en hébreu. Il signifie "Mon Seigneur".

Xaphan, le nom de famille du père de Claribel (et donc aussi de Claribel), est, en démonologie, le nom d'un des nombreux anges ayant choisi de se révolter contre Dieu. Il est connu pour son esprit inventif et avait proposé aux rebelles de mettre le feu au Ciel. Mais une fois déchu en Enfer, il s'est retrouvé à souffler les flammes du feu avec sa bouche et ses mains. Son emblème est le soufflet, bien qu'il n'ait pas le droit de l'utiliser.

Enfin, le nom de famille de Ryû est Soleil en français transcrit en kanas dans le texte. Ce choix non anodin renforce bien l'idée que Ryû est pour Claribel, comme Lancelot pour la Dame de Shalott, son grand amour, l'être qui a illuminé sa vie.



4. Interprétations et remarques


• La problématique de faire face à la réalité

Lorsque Ryû demande au tout début du manga à Claribel pourquoi elle ne le regarde pas pour lui répondre, elle finit par se retourner les larmes au yeux et son miroir se brise. Ce moment marque le compte à rebours de la mort de Claribel, tout comme dans le poème.

Or, Ryû se fait subitement aspirer dans le rêve, le monde de Claribel qui est comme une petite forteresse isolée du reste du monde (comme l'île de Shalott). On peut penser qu'à chaque fois qu'un garçon, un "chevalier" s'approchait de Claribel et tentait de la délivrer, au lieu de sortir celle-ci préférait rester et le garder enfermé auprès d'elle pour ne pas achever sa malédiction et mourir.
Elle fait d'ailleurs allusion à sa manie d'emprisonner ses sauveurs vers la fin du manga (page 84) mais, cette fois, décide de sortir de son monde, de son long coma, et de suivre Ryû, car somme toute il est son préféré (tel Lancelot pour la Dame de Shalott).

• Les vers de la Dame de Shalott

Au tout début toujours, un parallèle est fait entre le lieu où se trouve Claribel et le château de la Dame de Shalott. Les mots prononcés par Ryû lorsqu'il s'adresse à Claribel (page 5 : "as-tu réussi à voir les quatre tours grises ?") font référence aux vers suivants du poème :

Four gray walls, and four gray towers,Quatre murs gris et quatre tours grises,
Overlook a space of flowers,S'ouvrent sur un espace de fleurs,
And the silent isle imbowersEt l'île silencieuse garde dans sa chaumière
The Lady of Shalott.La Dame de Shalott.

On peut ensuite lire sur deux pages, tout en voyant Ryû tomber, le passage où la Dame de Shalott décide de sortir, où son miroir se brise, et où la malédiction se met en marche.


• Le parallèle entre les destins de Claribel et de la Dame de Shalott

A la fin, lorsque Claribel cesse de rêver, cela revient à abandonner les reflets du miroir. La capsule non fonctionnelle rappelle quant à elle le miroir cassé. Puis en toute dernière page, les vers finaux de The Lady of Shalott viennent clore le manga. Kaori Yuki décrit le corps de la Dame (Claribel) vêtue d'un linceul blanc dérivant vers la fin de son amour (gisante dans sa capsule-cercueil). Le chevalier de Camelot (Ryû) la voit enfin et la trouve jolie. Voici la fin originale du poème, une traduction et à droite celle trouvée chez Tonkam :

But Lancelot mused a little space;Mais Lancelot pensa un instant.Le chevalier de Camelot murmure
He said, "She has a lovely face;Il dit : "Elle a un beau visage;"Elle a une si belle face.
God in his mercy lend her grace,Dieu dans sa miséricorde garde sa grâce,Dieu dans sa miséricorde garde sa grâce..."
The Lady of Shalott."La Dame de Shalott." 

On peut d'ailleurs voir en bas à droite de la dernière page, la Dame de Shalott gisant dans sa barque (j'ai grisé ce qu'il y avait autour pour mieux ressortir l'élément intéressant) :


• La question de la survie de Claribel après tant d'années

La bombe atomique a sans doute été responsable des coupures d'alimentation de l'abri. Ou bien une usure naturelle a simplement élimé les câbles avec le temps. Claribel savait qu'elle était déjà morte, ou comme morte. Elle savait que si elle stoppait ce rêve, elle n'existerait plus.

Mais alors... Restait-il juste assez d'électricité stockée dans la capsule de Claribel pour vivre assez longtemps son rêve jusqu'à l'arrivée de Ryû ? Savait-elle que ses forces physiques restantes étaient trop faibles pour assurer le fonctionnement normal de son corps tandis qu'un coma était suffisamment économique pour vivoter encore un peu ? A-t-elle donc sciemment attendu de sortir du coma, et donc de mourir, juste après avoir revu Ryû, et donc attendu qu'il puisse honorer sa promesse ? Ou alors sa mort était-elle la condition nécessaire pour que Ryû puisse sortir de son rêve fou et annihilateur ? Toujours est-il qu'elle a versé une ultime larme dans son abri.

Bref, le triste sort de Claribel était scellé dès sa naissance avec cette maladie incurable. C'est grâce à l'amour obsessionnel de son père et à un esprit d'une force rare qu'elle a pu vivre environ 20 ans. Soit dit en passant, le réveil fatal de Claribel par Ryû n'est pas sans rappeler celui de la princesse Friederike par le prince Ludwig...



5. Galerie


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Sources

Aerandria | Une Lueur Dans L'Obscurité | Chez Mamy


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